Le « pas avant le mariage », ce fervent abstinent, adepte du « sexe lent »

« Et toi, tu es PAM ou pas PAM ? » est une question que l’on peut entendre si l’on évolue dans un établissement catholique de Versailles, dans les Yvelines. Derrière cet acronyme, né on ne sait trop comment, se cache la question de l’abstinence jusqu’à l’union maritale. PAM comme « pas avant le mariage », donc.
En 2019, le père Max Huot de Longchamp, responsable du centre et de la société de vie apostolique Saint-Jean-de-la-Croix, consacré à la formation spirituelle chrétienne, publie le petit livret PAM ! (éd. Paroisse et Famille), dans lequel il promeut « la valeur humaine et chrétienne de la chasteté avant le mariage ». Et s’adresse à ceux qui se gardent d’avoir des rapports charnels comme « à ceux qui regrettent [d’avoir goûté au fruit défendu] ». A comprendre : on peut toujours se repentir même après avoir « fauté ».
Sur TikTok, certains, ou plutôt certaines, mettent en avant ce statut pour montrer qu’elles se réservent pour leur nuit de noces. Démarche qui ne concerne pas que la religion catholique. Même si ces sujets relèvent de la sphère intime, le PAM adore revendiquer haut et fort le fait qu’il n’offre pas son corps facilement, notamment en portant une bague de virginité, un bijou très en vogue aux Etats-Unis pour afficher sa chasteté. Banalisation des questions touchant à l’intimité sur les réseaux sociaux oblige, le PAM est de plus en plus ouvert à exposer son choix, contrairement à ses aïeux, plus frileux.
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De nature tout de même plutôt coincée, nos abstinents ont le poil qui se hérisse quand ils apprennent qu’une de leurs connaissances a eu recours à une IVG. Ils ne peuvent s’empêcher d’émettre un jugement rétrograde à l’égard de celle-ci.
Pour le PAM, il faut attendre de tomber sur la perle rare et de se dire oui devant l’autel, pour « rassembler » ses énergies et être prêt le jour J. « Quelle plus belle preuve d’amour peut-on offrir ? » pense le PAM. Dans un article de nos confrères de La Vie sur ces couples, la sexothérapeute Hélène Dumont explique que le vœu de chasteté jusqu’au mariage peut toutefois être à l’origine de bien des troubles sexuels. Pour certaines femmes, l’idéal de pureté dans lequel elles grandissent peut les conduire à souffrir de vaginisme. Il s’agit de la contraction involontaire des muscles du plancher pelvien, rendant douloureuse et difficile la pénétration vaginale.
Pour les hommes, à qui on a répété de ne pas se masturber, certains « rencontrent des difficultés pour éjaculer ou pour éprouver du plaisir ». En effet, nombre d’entre eux, ayant érotisé cet interdit, souffrent, une fois liés par le mariage, d’une perte de libido.
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